Trois domaines
A - Les contextes
B - Le réel représenté
C - Les choix énonciatifs
1 - En amont de la prise de vue
2 - Liés à la prise de vue
3 - Postérieurs à la prise de vue
4 - Références à un style, un genre, des modes…
5 - Le(s) temps dans l'image
6 - Le point de vue dans l’image
Cas particulier du film
7 - Les mouvements
8 - Le montage
9 - La structure filmique
Interpréter
- partager
A - Les contextes : tout ce qui n’est pas dans l’image mais qui contribue à sa perception, à son interprétation.
B - Le réel représenté : tout ce qui dans l’image appartient au réel représenté mais dont on ne perçoit que sa représenation (le référent).
C - Les choix énonciatifs : ce qui, dans l’image, dépend pour l’essentiel de l’acte de représentation et non du réel représenté.
Pour ensuite...
Interpréter : c’est-à-dire relier les différents éléments analysés entre eux et avec la subjectivité de la réception pour comprendre comment le sens se construit.
Trois contextes :
Quel auteur, quelle instance et mode de production,.. qui s’exprime à travers quel type d’image : l’annonceur, le publicitaire, le journaliste, le photographe, le réalisateur, l’individu,...
Quelle économie de la production, quel marché de la distribution... quels enjeux et motivations ont prévalu à la réalisation...
Quels modes de diffusion, quels supports (presse, télévision, exposition, salle de cinéma, écrans d’ordinateur, tablette...), quels types de réception (individuelle, collective..) quels lieux, quel public, quelle durée d’exposition, quel moment de la réception, quel public concerné....
Il s’agit ici de situer les contextes précédents dans un contexte plus large qui les englobe et qui dans les démarches d’analyse est souvent non-explicité.
Qu’est ce que le spectateur-lecteur partage avec les valeurs, langages, savoirs, représentations... des auteurs-énonciateurs. Dans quel contexte économico-culturel les relations entre auteur, image et spectateur se produisent. Etc.
▸ Qu'est-ce que nous percevons, nous connaissons, nous imaginons, ... du réel ou du réel recomposé
▸ Quels savoirs sur ce réel représenté : historique, géographique, économique, socioculturel....
▸ Quelles limites entre un réel familier, quotidien... un réel non-imaginaire mais inaccessible à notre entendement et un réel imaginaire ou imaginé...
▸ Quelles expériences vécues ou fantasmées dans ce réel.
▸ Etc
Mettre à jour le travail de Représentation proprement dit : Qu'est-ce que nous voyons, nous percevons, nous comprenons... des choix faits par l’auteur-réalisateur-énonciateur.
▸ Choix et organisation des différents éléments visuels entrant dans l’image
▸ Personnages : sexes, âges, caractéristiques ethniques, culturelles, catégories sociales, tenues vestimentaires, style lié à une époque, un groupe social, démarche, allure...
▸ Jeux des personnages :
▸ Caractéristiques physiques du visuel :
▸ Le temps représenté (instant précis ou non, date....)
▸ Lumière (direction, intensité, contraste, température de couleur...)
▸ Netteté, profondeur de champ
▸ Perspective (la perspective comme convention de représentation)
▸ Choix du cadrage (délimitation du visible)
▸ Type de monstration (quel est le statut de l’appareil de prise de vue par rapport au “récit visuel“ (la diégèse) :
▸ Taille du plan (échelle des plans) : La taille du plan détermine le rapport entre la figure principale (ce qui domine dans l'image) et le fond (éléments secondaires de situation).
▸ Angle de prise de vue
▸ Mouvements
▸ Découpage de l’image, incrustation, images dans l’image
▸ Les textes, inscriptions, légendes...
▸ Les autres éléments visuels environnants :
▸ Les figures et formes symboliques, stéréotypiques, stylistiques...
▸ Quel genre expressif.
▸ A quelle histoire iconologique l'image renvoie-t-elle ?
▸ Qu’est-ce qui dans les formes peut être relié à une époque ?
▸ Qu’est-ce qui dans l’image s’apparente à des formes expressives qui traversent l’histoire des représentations ?
▸ Les références à d’autres images (du moment, du même référent...)
▸ Les “citations“ visuelles..., les références de styles, de ton...
▸ L’emprunt à des figures de rhétorique : allégorie, aphorisme, ellipse, euphémisme, hyperbole, litote, métaphore, métonymie, paradoxe, synecdoque...
▸ Les temps perceptibles explicites ou implicites, suggérés, construits...
(Dissocier les éléments constituant le temps : instant, moment, durée, date,...)
▸ Quelles relations entre les différents “points de vue“ :
(images en mouvement, images en séquence...)
▸ Les mouvements de base
▸ Les mouvements associés (dans un même plan)
▸ Les mouvements modifiés (au montage)
▸ Les mouvements construits (par le montage)
▸ Pourquoi la coupe
▸ Rapports entre deux plans
▸ Marque du changement et types de raccords
▸ Le montage filmique
▸ La structure narrative
▸ Les valeurs en jeu (le méta-message)
Interpréter, c’est essayer de relier tous les éléments signifiants observés avec la subjectivité, la compréhension et les impressions ressenties lors de la réception sans vouloir attribuer a priori une signification particulière à chaque signe mais au contraire en essayant de mettre à jour les dialectiques qui entrent en jeu dans la construction de ces significations.
Pas d’interprétation “descendante” ou “officielle” qui s’énoncerait sous un rapport d’autorité, mais au contraire, nécessité de prendre en compte les subjectivités, les sensibilités, les cultures, les représentations, ... des pratiques spectatorielles.
Méthode : procéder par suppression, substitution ou transposition. Si tel élément visuel était absent, modifié, placé ailleurs... qu’est-ce que j’aurais perçu, compris, ressenti...
Suppression, substitution ou transposition peuvent être conduites de façon abstraite ou réelle : jeux de découpages, de caches, de re-montages, de détournements....
Remarques
▸ Il n’est pas toujours opportun d'utiliser le vocabulaire propre à la sémiologie (dénotation/ connotation, signifiant/signifié, monosémie/polysémie, etc). L’important reste la démarche et, si les mots spécifiques sont parfois utiles, on constate que dans bien des démarches ils sont utilisés comme une fin en soi. Le risque est alors la réduction qu’ils opèrent comme si un mot-clé devenu passe-partout suffisait pour entrer dans toutes les significations.
▸ Tous les éléments proposés ci-dessus ne constituent pas une liste exhaustive des observations possibles. Ils sont là à titre d’exemple, de guide de la réflexion. Par ailleurs, il n’existe pas de grille d’analyse toute faite, valable en tous lieux et en toutes circonstances.
Une grille d’analyse est toujours une construction unique, faite à un moment donné pour un objet précis et un objectif déterminé.
La construction d'une grille analyse adaptée représente en elle-même une démarche d’éducation à l’image.